Retour sur les origines du sapin de noël

histoire-sapin-noel

Chaque année, les intérieurs se parent de leurs plus belles couleurs à l’approche du 25 décembre. Élément central de cette décoration éphémère, le sapin est aujourd’hui indissociable de l’esprit des fêtes de fin d’année. Comme pour de nombreuses coutumes, les origines de cette tradition sont difficiles à identifier avec certitude, tant les récits varient en fonction des intérêts des uns et des autres. Nous vous proposons ici un retour sur les origines du sapin de Noël les plus fréquemment rencontrées. De la genèse de cette tradition à son adoption en masse, vous aurez toutes les connaissances pour briller le soir du réveillon.

Les origines païennes du sapin de Noël

Bien avant d’être associés à Jésus et la Nativité, les arbres étaient déjà célébrés par plusieurs communautés païennes.

Dans la mythologie nordique, on célébrait ainsi l’arbre de la vie. Les cérémonies avaient lieu lors du solstice d’hiver. Le jour le plus court de l’année marque le retour vers les jours longs, le printemps et donc la vie en quelque sorte.
Dans les pays scandinaves, il existait également le mythe d’Yggdrasil : un arbre qui symboliserait les différents mondes.

Chez les Celtes, les coutumes étaient différentes. Dans cette communauté qui déifiait la nature par le biais des druides notamment, un arbre était honoré chaque mois. Le 24 décembre, c’était au tour de l’épicéa…

L'arrivée du sapin de Noël dans les foyers chrétiens

sapin-foyer

Les évangélisateurs, qui parcouraient l’Europe pour convertir au christianisme, auraient volontairement situé la naissance de Jésus le 25 décembre pour faire de la fête celte de l’épicéa, une festivité chrétienne. Il s’agit de la première association du sapin avec la naissance du Christ.

On raconte également que le missionnaire Saint Boniface aurait utilisé un sapin pour convertir les païens germains. La forme triangulaire de cet arbre est, en effet, facilement assimilable à la Sainte Trinité.

Au-delà de sa forme, le sapin a un autre atout qui lui permet d’être l’arbre fétiche des fêtes de fin d’année : il est un des seuls qui résiste à l’hiver. Pour renforcer ce culte de l’arbre vivant quand toute la nature hiberne, les Germains ont eu l’idée de le décorer. On y disposait des fruits (des pommes en référence au Paradis et au Jardin d’Eden), des noix et des bougies : les prémices des boules et des guirlandes éclairées.

L’évolution du sapin de Noël au fil des siècles

Les décorations que nous connaissons aujourd’hui sont apparues lorsque les fruits et les noix vinrent à manquer, à cause de conditions météorologiques difficiles. Pour les remplacer, on eut l’idée de placer des boules de verre dans les arbres.
Au fur et mesure de l’association entre le sapin et la naissance du Christ dans les esprits, la décoration va évoluer. Le sommet va ainsi s’orner de l’étoile de Bethléem, celle qui aurait annoncé l’événement aux rois mages et les aurait guidé vers l’Enfant.
Les guirlandes électriques sont, quant à elles, la version moderne des bougies placées dans le sapin. Elles représentaient la lumière de Jésus et le triomphe sur les ténèbres.

L’histoire du sapin de Noël en France

Nous l’avons vu, c’est en Allemagne que la coutume du sapin se développe, à travers la tradition de l’arbre de vie (Christbaum) et sous l’impulsion de Saint Boniface. Il n’est donc pas étonnant que les premiers conifères de Noël se soient dressés dans l’est de la France.

Dès le XVIème siècle, plusieurs villes alsaciennes décorèrent leur place centrale d’un sapin. Les merveilleuses décorations de Strasbourg à cette époque de l’année sont sans aucun doute l’héritage de cet intérêt pluri-séculaire pour la célébration du sapin.

Il faudra attendre le début du XVIIIème siècle pour voir l’arbre conquérir la cour et Versailles. Marie Leszczynska, épouse de Louis XV originaire d’Europe de l’Est, va en faire ériger un au château en 1738. Partant du haut, cette habitude va alors peu à peu se diffuser dans toute la société française.

L’arrivée aux États-Unis : un symbole de Noël qui entre dans l’histoire

sapin-etats-unis

Loin des mythologies ancestrales, l’arrivée du sapin aux États-Unis tient surtout aux colons européens qui émigrent en masse vers le Nouveau Monde au cours du XIXème siècle. Si les relations avec le Royaume-Uni et sa monarchie sont compliquées depuis la guerre d’indépendance de la fin du XVIIIème siècle, les coutumes européennes vont tout de même traverser l’Atlantique.

Ainsi, l’illustration de la Reine Victoria entourée de sa famille va rencontrer un certain succès outre-Atlantique et marquer l’imaginaire collectif. À noter que pour l’occasion, les dessinateurs ont pris soin d’ôter la couronne royale et tout signe monarchique. De cette manière, la famille régnante britannique est complètement américanisée et ses mœurs peuvent être reproduites sans que cela ne soit associé à la royauté.

La tradition va si bien s’ancrer aux États-Unis que la ville de New-York va se parer de très grands et très beaux sapins au début du XXème siècle. L’Amérique triomphante a à cœur d’exposer aux touristes les plus beaux sapins du monde. Symbole de cette volonté d’en imposer, l’arbre de Noël du Rockfeller Center est illuminé chaque année depuis 1933 (à quelques exceptions près lors de la Seconde Guerre mondiale) et des milliers de curieux se pressent pour s’émerveiller devant lui.

De ses origines païennes à aujourd’hui, le sapin de Noël a beaucoup évolué. Et il y a fort à parier que cette longue histoire est loin d’être achevée. En effet, à l’heure des préoccupations écologiques, la culture intensive de millions de sapins pose question. L’alternative du sapin en bois, responsable et durable, se développe. Une nouvelle ère dans la longue tradition de l’arbre de Noël…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *